Mais d’où vient ce désordre ?
Le désordre … une étiquette un peu générale qu’on colle à plusieurs catégories de choses : celles qui passent notre porte d’entrée et traînent quelque part avant de trouver leur place attitrée, celles qui sont là depuis des années, dans des caisses (ou pas) à la cave ou au grenier, celles qui envahissent notre bureau, le meuble de l’entrée, la table du salon, le plan de travail de la cuisine, mais aussi les lessives qui s’amoncèlent, la vaisselle qui traîne, etc., avec pour conséquence des retards, des oublis, du stress, une ambiance familiale tendue et une charge mentale difficile à porter.
Pour arriver à le dompter et surtout à l’empêcher de se réinstaller à la première occasion, il faut d’abord comprendre d’où il vient.
Les principales causes structurelles :
- Certaines choses n’ont pas une place définie, logique, pratique et communiquée à tous; on ne les range donc pas de suite après les avoir utilisées.
- On fait entrer ou on laisse entrer trop de choses dans notre maison et on n’en fait pas assez sortir.
- On crée des points chauds, où l’on dépose de tout ‘en attendant’.
- Les tâches ne sont pas bien définies et/ou réparties.
Il y a d’autres raisons plus ponctuelles, comme un retour de vacances, un séjour à l’étranger, des objets arrivés suite à un héritage, des travaux dans la maison, un déménagement, des invités, des fêtes, … mais ça, c’est une autre histoire (pour un autre article, tiens).
1. Chaque chose à sa place… et une place pour chaque chose
Cette phrase un peu bateau a plus de 200 ans, mais elle n’a jamais été aussi pertinente, vu le nombre croissant de nos possessions : il semblerait qu’un foyer américain accumule pas moins de 300.000 objets. Américain donc, mais on ne doit pas en être loin. Si les choses n’ont pas de place logique et pratique, il est beaucoup plus difficile de les remettre à leur place après les avoir utilisées. On les dépose quelque part en attendant d’avoir le temps de les ranger au bon endroit ou de trouver le bon endroit pour les ranger. Et comme cette place n’est pas logique et pratique, on ne les retrouve plus. Alors on demande à maman, elle sait sûrement, elle. Sauf que parfois, elle ne sait plus. C’est aussi ce qu’on appelle le rangement gruyère : on dépose les choses là où on trouve une place … dans les trous. En conséquence, on perd un temps fou à chercher ses affaires et on finit parfois par racheter des choses qu’on a déjà quelque part.
Si vous voulez que les membres de votre famille rangent les choses, réfléchissez avant de choisir un endroit de rangement, parlez-en ensemble. Nous n’avons pas tous la même logique, autant envisager différentes options et se mettre d’accord. Le fait d’en avoir parlé va certainement ancrer la décision dans tous les esprits !
Habituez-vous aussi à aller au bout de chaque action, c’est-à-dire jusqu’au rangement. Qui n’a jamais commencé un travail et laissé tout en plan (pour une bonne raison ou non) ? Du matériel de peinture, la planche à repasser, une vaisselle, des outils de jardin, … prenez le temps de les ranger immédiatement, sinon leur vue pendant des heures, voire des jours, va vous encombrer l’esprit. Votre cerveau vous lancera un signal négatif chaque fois que vous y penserez. Plus le temps passera, plus ça vous énervera.
2. Trop de « in » et pas assez de « out »
Notre attention est sollicitée en permanence par des informations sur des biens de consommation. Dans la rue, à la télé, à la radio, sur tous les sites internet, sur Facebook, Instagram, Pinterest … Certains ont la faculté de résister à l’agresseur, d’autres se laissent convaincre sans hésitation de l’intérêt de telle ou telle nouveauté. La facilité avec laquelle nous pouvons acheter aujourd’hui est déconcertante : commandé en ligne avant 23h, livré demain chez vous (enfin pas toujours). Et hop, payé rapidement en ligne, on ne s’aperçoit même pas de ce qui part de notre compte en banque. Et c’est une des raisons pour lesquelles beaucoup trop de choses entrent dans nos maisons, sans avoir toujours une réelle utilité et encore moins une place de rangement. Si jamais rien ne sort en contrepartie, l’encombrement est inévitable.
Et n’oublions pas les cadeaux … que ce soit pour un anniversaire, Noël ou simplement pour ne pas venir les mains vides à un souper : nous offrons et recevons des choses dont nous n’avons pas besoin et qui éventuellement ne nous plaisent pas du tout. La solution ? Communiquez à votre famille et vos amis la mission de désencombrement dans laquelle vous vous lancez et demandez-leur de respecter votre choix et de participer au projet. Offrez des choses consommables, des activités partagées. Qui sait, ils seront peut-être séduits par l’idée !
Les soldes et autres promos sont aussi un danger en termes d’encombrement… un sujet à aborder plus tard !
3. Les points chauds
Les points chauds, ce sont ces petits endroits de la maison où l’on dépose machinalement toutes sortes de choses. Ça peut être un meuble dans le hall d’entrée, le plan de travail de la cuisine, le bureau, la table du salon ou de la salle à manger, … ou tout ça à la fois. On y retrouve du courrier, des tickets de caisse, des documents qui viennent de l’école, du bureau, de la commune, des dossiers médicaux, des pièces de monnaie, deux élastiques, un sac en papier, un livre qu’on est en train de lire, le tournevis qu’on a utilisé hier, le tube de colle vide pour ne pas oublier d’en racheter un … toutes ces choses qui sont en attente de traitement ou de décision. Ces points chauds doivent faire l’objet d’une grande vigilance, sous peine de devenir des montagnes ingérables. Et en plus, ce qui s’y trouve peut être considéré comme perdu. Faites régulièrement le tour de ces endroits, ramassez tout ce que vous y trouvez et rangez les choses à leur place. Tous les documents à traiter peuvent être rassemblés à un endroit où ils ne risquent pas d’être oubliés. À force de faire ce geste, vous finirez par mettre les choses à leur place plus rapidement.
4. La répartition des tâches
Si les tâches ménagères ne sont pas définies, réparties et effectuées régulièrement, le chaos s’installe très vite. Ne pas les répartir revient à considérer qu’une seule personne en est responsable (la plupart du temps c’est maman, mais pas toujours). Si cette personne est débordée, ponctuellement ou structurellement, les tâches ne seront pas (toutes) réalisées et on se retrouvera rapidement en terrain glissant : les lessives ne suivent plus (le repassage non plus), il ne fait pas propre, le frigo est vide, on reçoit des rappels de paiement ou des amendes, il y a des choses qui traînent partout, les poubelles débordent et en plus de tout, il n’y a plus de dentifrice.
Pour éviter cette situation et l’épuisement de la personne supposée en charge (et même si c’est cette personne elle-même qui s’est mise dans cette position), une solution s’impose : lister et répartir les tâches. Si possible selon les affinités, en tout cas en alternant et selon les possibilités de chacun. Les enfants qui participent aux tâches ménagères dès leur plus jeune âge en retirent des bénéfices inestimables pour plus tard : un sentiment d’appartenance, d’être utile, de partager, d’égalité dans la fratrie, de la confiance, le sens de l’effort. Il semblerait même qu’à l’âge adulte, ils ont une meilleure maîtrise d’eux-mêmes et autonomie, un meilleur sens des responsabilités, de meilleures relations sociales et performances académiques et finalement, qu’ils soient plus indépendants financièrement (selon une étude de Marty Rossmann, chercheuse américaine de l’université du Minnesota). Alors pourquoi se priver de leur aide ? Entre adultes, il se peut que la répartition soit tacite et convienne à tout le monde, mais c’est loin d’être toujours le cas. Ce qui peut donner lieu à des frustrations, des discussions voire des conflits.
Ces causes structurelles sont évidemment assez généralistes, mais mon petit doigt me dit que bon nombre de foyers pourraient se retrouver dans certaines de ces descriptions. La lecture de cet article vous a donné envie de mettre une ou deux choses en place ? J’en suis ravie ! La tâche vous paraît insurmontable et vous aimeriez être aidé(e) ? Discutons-en ! Je vous invite également à lire mon article « Pourquoi faire appel à une home organiser ».