Ça peut toujours servir…

Une vraie pépite, ce livre écrit par Guillemette Faure. Avec beaucoup d’humour, elle explique pourquoi nous avons tant de mal à jeter, à nous séparer de choses dont nous ne nous servons pas/plus.

Pour vous donner une idée, voici les premières lignes du prologue (qui compte 6 pages de paragraphes commençant par « À ma mort, … ») et qui vous expliqueront pourquoi j’ai choisi cette photo pour illustrer un article sur le désencombrement :

« À ma mort, on trouvera chez moi des dizaines de sachets de sauce soja, ceux qui sont fournis avec les sushis à emporter. Des années que je les garde, tout comme je mets aussi de côté les baguettes que je n’ai pas utilisés. De la sauce soja, ça peut toujours servir. Les sachets s’empilent dans la porte de mon réfrigérateur, d’autant plus efficacement que je déguste mes sushis sans sauce soja. Ils me serviront à coup sûr pour assaisonner une salade par exemple, me dis-je en les rangeant à proximité d’une bouteille pleine de sauce soja, là elle aussi depuis longtemps – parce que de toute façon, je ne suis pas dingue de sauce soja, surtout depuis que j’ai appris que le soja n’entrait pas nécessairement dans la composition de la sauce du même nom. »

Après la sauce soja viennent les bocaux en verre, les sacs en tissu, le demi-citron dans le réfrigérateur, les guides de voyage, les vieux chargeurs d’appareils, les échantillons de produits de toilette des hôtels, les documents ‘à garder’ qui n’ont plus besoin de l’être depuis 15 ans…

Le livre est parsemé de petites phrases-choc, comme celle-ci, dans le chapitre des gadgets inutiles  : « Ce n’est pas parce que je n’ai jamais coupé un œuf dur avec ce … truc à couper les œufs durs que je vais m’en débarrasser, puisqu’il ‘tient’ dans le tiroir. »  Peur du vide, de manquer, d’avoir dépensé de l’argent pour rien ? Grande nouvelle, l’argent est parti de toute façon et garder l’objet inutile ne nous le rendra pas.

Et que dire de cette étude qui a démontré que faire ses courses avec un charriot à roulettes plutôt qu’avec un panier à main entraîne en moyenne une augmentation du ticket de 18% ? Nous ressortons souvent des magasins avec des produits dont nous ignorions en entrant que nous en avions besoin.

190 pages d’anecdotes, de conseils, de questionnements, tous aussi percutants que confrontants.

L’autrice termine avec des conseils pour trier ses affaires et pour empêcher les choses de revenir. J’apprécie particulièrement ce conseil pour les ‘moins jeunes’ : imaginons nos enfants devant nos affaires lorsque nous ne serons plus là et regardons notre intérieur avec les lunettes de la transmission. Ça n’a rien de morbide ni de triste, au contraire, c’est doublement positif : une manière de nous alléger tout en préservant notre descendance. Ceux qui ont dû s’occuper du logement de quelqu’un après son décès savent que c’est une épreuve qu’on voudrait épargner à ses proches, ou du moins la limiter à un minimum.

Je vous recommande vivement la lecture de ce livre. Mais gardez à l’esprit que la difficulté que nous éprouvons à nous défaire de certains objets ne doit pas être perçue comme un défaut, mais plutôt comme le reflet de nos attachements, de nos souvenirs et de nos valeurs (ou d’une forme de paresse, parfois 😉). Un tri réfléchi apporte une sensation de légèreté et de clarté, à la fois physique et mentale. L’enjeu est donc de faire des choix conscients en apprenant à distinguer ce qui mérite d’être gardé pour son utilité ou sa valeur sentimentale et ce qui peut être remercié pour nous permettre d’avancer plus sereinement.

PS : En écrivant cet article, je viens de jeter des petits sachets de gel de silice, contre l’humidité, trouvés dans une boîte de chaussures neuves ou tout autre achat et que je gardais … pour quoi faire ?? 😉

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